Carnet n° 4

 

Les écoliers vous saluent

13 octobre 2003 - Larache, jour après jour

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

Bonjour à tous

 

Voilà déjà trois semaines que nous sommes à Larache. On ne voit même pas le temps passer ! La ville nous a dévoilé ses charmes petit à petit : la médina, les jardins, les places, le bord de mer, la plage, le port de pêche…

 

[] Larache, depuis toujours : La ville de Larache est en fait très ancienne et ses environs sont peuplés depuis la nuit des temps. Les ruines de Lixus, ville romaine fondée 11 siècles avant J-C, sont là pour nous le rappeler.

Larache s'est formée petit à petit après la décadence de l'empire romain, et nous avons vu des plans de la ville datant du 16e siècle. Cet endroit a été un point stratégique pour les puissances coloniales : les Portugais puis les Espagnols, jusqu'à la fin du protectorat en 1956. Il reste entre autres de belles bâtisses construites par les Espagnols dans de nombreux endroits de la ville, comme par exemple le conservatoire. Et nous aurions encore beaucoup à découvrir.

[] Une ombre au tableau : Si Larache présente un aspect peu accueillant, il réside pour l'essentiel dans les déchets et les sacs poubelle qui sont visibles dans les rues, s'accumulent parfois sur la jetée, dans la forêt ou dans des terrains vagues - le ramassage et le stockage des ordures est un souci quotidien - . La municipalité semble dépassée par l'ampleur du problème.

En nous promenant la nuit, nous avons vu un camion dans lequel des jeunes gens jetaient les sacs ramassés à mains nues. Etaient-ce les bénévoles d'une association, des employés municipaux ?! Un autre soir, d'autres (dont quelques enfants) chargeaient les ordures ménagères sur un chariot tiré par un cheval. On nous a dit qu'ils cherchaient de la nourriture pour les animaux domestiques.
Il arrive également que l'on mette le feu aux ordures… peut-être pour limiter la fouille méthodique par les centaines de chats de la ville.

Une chaîne nationale diffuse des spots de sensibilisation au recyclage et au respect de la nature, ça nous rappelle la campagne française sur le tri des déchets, mais que faire ici contre les champs de sachets plastiques ? Comme les associations écologiques de Larache, en partenariat avec d'autres associations espagnoles : continuer à se réunir, sensibiliser la population et s'armer de patience.

 

[] Le village de Khemiss Sahel : Situé à 10 minutes de Larache, dans les terres, Khemiss Sahel est le village dans lequel Khalid (un des animateurs qui est aussi professeur) dispense des cours de mathématiques dans un collège. Il nous a emmené avec lui jeudi dernier (jour de marché). Les habitants des villages alentours viennent remplir leurs paniers de fruits, de légumes, de poissons frais, de viandes et d'épices. Des ânes sont "garés" non loin de l'entrée du marché à ciel ouvert et attendent leurs maîtres en faisant un somme. Nous avons déjeuné sur place, pris quelques photos et acheté du poivre, du gingembre pilé et … de la cannelle !

Des habitants des montagnes, les Jubellas, reconnaissables à leur chapeau de paille décoré, fuient notre objectif. Mimi pense qu'ils doivent être particulièrement sollicités par les photographes de tous poils et résiste à l'envie de "mitrailler". Khalid nous explique que les Jubellas sont un peuple des montagnes, contrairement aux Arobias, qui peuplent les plaines.

 

[] Les Oiseaux du Paradis : Nous avons été reçus dans une école maternelle et primaire qui vient d'ouvrir ses portes à Larache. Sa directrice, Marocaine d'origine, est revenue après ses études en France afin d'ouvrir cette école qui dispose de matériel pédagogique moderne. Les locaux sont tout neufs et des citations d'écrivains célèbres habillent les murs.
Dans la cour, une centaine d'élèves et leurs instituteurs nous ont accueillis. Après leur avoir exposé le projet Terre de jade et avoir répondu à leurs questions, nous leur avons chanté une chanson. La réponse en chanson a été immédiate.
C'est devant cette école que la pièce préparée par les enfants de la Maison des Jeunes sera présentée.
Sur le mur extérieur est inscrit : "Ici, c'est plus qu'une école... C'est une porte vers votre avenir".

 

[]Le conservatoire de Larache : Ce bâtiment, particulièrement beau, abrite le conservatoire de musique, la délégation culturelle et une bibliothèque. Khadija Bourchouk, une archéologue, nous a reçus et fait visité l'intérieur du conservatoire, qui vient d'être restauré. C'est tout simplement magnifique ! Mais n'ayant pas été inauguré, nous ne pouvons pas en montrer les photos pour l'instant. Mme Bourchouk s'occupe des recherches sur le site de Lixus (dont seulement un quart a été fouillé) et nous explique que ce bâtiment a été construit par un roi qui a libéré Larache au 18e siècle. Au premier étage était une résidence, d'architecture arabe et mauresque. Le conservatoire (au rez-de-chaussée) compte 150 élèves, qui apprennent la guitare, le oud (luth arabe), le violon et le piano. Les musiques enseignées sont la musique classique occidentale et la musique classique "arabo-andalouse".

 

[] Les enfants : Quoi que nous f pendant la journée, nous nous retrouvons tous les soirs à la maison des jeunes pour les ateliers musique et théâtre. Nous avons recueilli une dizaine de contes, racontés par les enfants pendant les ateliers, et aussi dans les familles, où tout le groupe a été accueilli pour goûter et prendre le thé (ah, l'hospitalité marocaine !).

Puis, ils ont choisi un conte et le travail de mise en scène a commencé (analyse des scènes et des personnages, choix des musiques, répartition des rôles…). Tout notre entourage (famille et animateurs) met tout en œuvre pour que les choses se passent bien et nous nous voyons souvent en dehors des ateliers pour prendre du bon temps ou discuter du travail avec les jeunes. Maintenant, nous connaissons un peu mieux les enfants qui fréquentent régulièrement nos ateliers (et même leurs prénoms !). Grâce aux sorties au cyber-café, ils commencent à discuter avec des enfants Français. Ils se présentent sur leur page dans l'espace école.

 

[] Hammam, quand tu nous tiens ! : Le Hammam est un lieu public où les gens viennent pour se laver et se faire masser. Un peu sur le principe des saunas, son origine remonte aux thermes romains. Dans celui où des amis Marocains nous ont invités, on trouve trois salles. Dans la première, il fait chaud, dans la deuxième, très chaud, et la troisième... à vous d'imaginer. Mimi a tenu 10 minutes dans la dernière salle (elle n'arrivait plus à respirer) ! Fabrice y est resté pour un massage... musclé (frotté et tordu dans tous les sens) ! Les hammams représentent une tradition au Maroc. On y va environ une fois par semaine. Le matin est réservé aux hommes et l'après-midi aux femmes.

 

[] Le bout du monde : Qu'est-ce que le "bout du monde" ? Une jetée nouvellement construite. Longue de plusieurs dizaines de mètres, son allée est longée par un muret peint de figures abstraites, de messages de paix avec une colombe et au bout du passage : l'océan. En contrebas, les vagues font leur ballet (marrée haute, marrée basse). Et la nuit tombée, le spectacle devient féerique. Les lumières de la ville dessinent la côte sous la lune et le ciel étoilé, puis vient la brume. On ne voit plus à 10 mètres. Les lampadaires forment un serpent de lumière à un oeil (le phare), la lune règne en maître incontesté ; et le bruit des flots... C'est souvent à cet endroit que se retrouvent nos amis Marocains après leur journée de travail.

 

Visitez l'album photo du Maroc et lisez la suite de nos aventures dans le prochain carnet de voyage : "Le spectacle continu".

Voyage rime avec partage

  • Tous les détails croustillants et les plus beaux
    moments de ce voyage, réunis dans nos carnets avec textes et photos choisies.
  • Les enfants ont ainsi pu voyager avec nous, poser d'innombrables questions et ainsi raviver notre curiosité.