AFRIQUE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
BANGLADESH-CAMBODGE
ASIE 12 13 14 15 16 17 18
AUSTRALIE 19 AMERIQUE LATINE 20



LISTE DES NEWS
AFRIQUE
ASIE

Le 31 juillet 2004 : Poussez pas...

En quittant le Bangladesh, nous avons du mal a relativiser le choc culturel que nous avons vecu. Pour la premiere fois, il nous pese de voyager. Mais c'est certainement le lot de tous les longs periples et nous voyageons depuis bientot un an. On manque de patience, on ressent de la fatigue et tous ceux que nous avons laisse en France nous manquent... si c'est vrai !

PREMIERE PARTIE
[]
Pabna Style
[]
Mais, il n'y a pas que...
[] Hommes influents

 DEUXIEME PARTIE
[]
Phnom Penh
[]
Oh non !
[] Kampot et la parc national de Bokor
 
[] Pabna Style :
Quatre heures de car nous devoilent la campagne bangladeshie : des rizieres a perte de vue, que d'eau, une vegetation luxuriante et beaucoup de monde ! C'est apparement la saison des recoltes et on peut voir des enormes ballots de foin un peu partout. On etale de riz sur la route pour le faire secher. Nous sommes en route pour Pabna, une ville moyenne au nord-ouest de Dhaka.
Il y a quatre ans, Sana, un des freres d'Islam, avait recu Fabrice et son ami Mathias. La venue de deux Europeens dans le secteur etait un evenement et ils avaient ete invites par un grand nombre de gens des alentours. Nous avions hate de decouvrir et revoir une ecole et des enfants avec lesquells mieux connaitre la culture bangladeshie. Et cette fois-ci, une Africaine debarque dans la ville de Pabna !
Comment dire. Nous nous attendions, bien evidement, a ce que notre couple etonne les gens durant notre voyage en Asie... En Inde, nous pensions avoir eu une bonne idee de cela, mais nous n'avions rien vu !
  


Dans le car, nous constatons que les jeunes enfants portent une marque au front : c'est pour conjurer le mauvais sort.


Nos hotes a Pabna.


d


Le riz est etale sur les routes
pour secher au soleil.


Durant une ballade, le temps de passer un coup de fil, nous avons l'etrange impression d'etre des poissons rouges.


Un longui, habit traditionnel porte par les hommes. Le motif de celui-ci : un avion volant vers le world-trade center... Si, ils l'ont fait.

 Nous preferons classer les choses par ordre :

On etait amuse, de lire dans le regard de ceux qui nous apercevaient au dernier moment, un on ne sait quoi de "Pourquoi je ne me suis pas retourne plus tot !?". Certains en restaient la bouche ouverte et le geste fige.

On a rit jaune. Non, en fait, on a pas rit du tout : On entassait dans notre chambre les bouteilles d'eau vides et nos dechets (vive le tri selectif !) en attendant de decouvrir ou etait la benne a ordures. Quand un matin, notre hote les ramasse (nous le suivons), traverse la cour, jette le tout dans un terrain vague et se retourne vers nous avec un grand sourire et en s'ecriant "Le Bangladesh est une grande poubelle ! Ah ah ah !!". Nous restons consternes devant ce slogan que l'office du tourisme du pays ne retiendra surement pas.

On a eu du mal, avec les gens qui entreprennent de nous suivre sans nous adresser la parole et sans repondre a nos sourires qui disparaissent de plus en plus vite pour faire place a des visages fermes. Quand nous rentrons dans un restaurant, (Oh malheureux !! - avec l'accent de Marseille) les gens se passent le mot pour venir nous regarder ou s'asseyent a un metre pour nous voir manger durant tout le repas et sans un mot. Y a rien a faire, on ne s'y fera jamais !

On a trouve pesant, que nos hotes (qui trouvaient sans doute la chose comique) nous fassent faire le tour de leurs connaissances a raison de 5 rendez-vous par jour, sans prendre la peine de nous consulter et faisant la conversation a notre place...

Nous avons perdu ce qui nous restait de patience, quand ils ont (par hasard) choisi une place de marche pour nous offrir un the : plus de cent personnes nous entourent. Les hommes les plus proches sont bouscules par ceux qui tentent de nous voir. Plus tard, nous dejeunons sous le regard d'une cinquantaine de villageois. Nous sommes fatigues, la sieste que nous faisons ensuite, epies par toutes les ouvertures de la chambre ou nous nous trouvons, ne nous repose pas. Nous craquons lorsqu'on nous presente un homme, considere comme fou par de nombreux villageois : trois chaises sont placees en cercle, lui, nous. Une presentation sommaire et un quart d'heure de silence durant lequel les gens se massent tout autour de nous. Trois betes curieuses dans un zoo... Nous sommes plus mal a l'aise pour cet homme que pour nous. On decide d'abreger le calvaire et renoncons a en donner les vrais motifs car nos hotes envient notre popularite "de ministre" et ne comprennent pas notre agacement - malgre toutes nos tentatives d'explication. Visiblement, un monde culturel nous separe...

Peut-etre aurions nous du prendre tout cela avec plus de legerte et humour... Nostra culpa. Peut-etre esperions-nous plus de simplicite et moins de mise en scene. Peut-etre que, comme ils disent, nous voir constitue pour les gens la chose la plus incroyable de leur vie (violons !). Mais il est certain qu'il y avait un malaise : apres cela, nous sommes restes alites deux jours avec 40 degres de fievre tous les deux...

[] Mais il n'y a pas que des brulures sous le soleil :
Au Bangladesh, les enfants n'ont pas tous acces a l'education et les ecoles manquent cruellement. Le taux d'illetrisme est tres eleve (la moitie de la population soit 70 millions de personnes !). Nous sommes donc heureux de voir que l'ecole d'Islampur (a 20 minutes de Pabna) est toujours ouverte meme si le nombre d'eleves a sensiblement diminue depuis la derniere venue de Fabrice.


C'est cadeau.


Du baume au coeur.


Le manque d'education ne permet pas un choix professionnel tres large et les petits boulots sont legion.

 

La creation de cette ecole est partie d'une idee de Sana, qui en est le directeur. Son frere, Islam, aidait l'ecole grace a l'aide d'amis Italiens ou Francais et lorsque son entreprise de textile le lui permettait. C'est moins le cas aujourd'hui car les affaires sont dures. Les 2 instituteurs n'ont pas de salaire depuis un an et demi.

Il est a note que le fait de donner un repas, des vetements et d'enseigner gratuitement contribue a ce que les parents laissent leurs enfants venir a l'ecole plutot que travailler aux champs.

La petite ecole compte deux salles de classe. Elle recoit les enfants tous les matins car il fait trop chaud l'apres-midi. Il n'y a pas de programme scolaire officiel mais on y apprend a lire, a compter, a ecrire... les classes equivalent a la maternelle/CP, CE1/CE2 en France. Il n'y a pas de vacances, ni de matieres d'eveil telles que la musique ou le dessin : c'est une question d'urgence et de moyen.

Nous sommes un peu decus de ne voir les enfants que deux fois (une seule fois pour Mimi qui est encore fievreuse au deuxieme rendez-vous). On leur chante des chansons et deplions notre carte du monde pour leur parler de Terre de jade : pour ces petits Hommes, nous sommes des IPNI (Individus Parlants Non Identifiables) ! Et quand on leur demande une chanson, un conte ou une danse, un ange passe... Mais c'etait quand meme sympa d'etre la.

[] Hommes influents :
Nous avions depuis Dhaka decide de faire un petit geste financier pour aider l'ecole au nom de notre association. C'est sans doute pour cela que Fabrice assiste a la visite eclair d'un elu local avec toute sa delegation lors du rendez-vous d'adieu a l'ecole. Fabrice apprend que nous sommes "partenaires" de l'ecole, mais personne ne lui traduit tout ce que ces gens ont dit... [personnes sensibles s'abstenir] L'homme est un heros respecte par la population : il y a deux ans, c'etait un leader politique etudiant qui militait contre le pouvoir en place. Un jour, des hommes lui sont tombes dessus et, pour faire un exemple, lui ont tranche les deux bras sur la route. Il est recemment revenu sur le devant de la scene politique, en heros, et a remporte les elections. [fin]
  


Une ile, entre le ciel et l'eau... et un bateau.


Mimi s'improvise conductrice de rickshaw plat. Oh hisse !!


Derniere scene de la piece
de theatre que Bablu nous a offert.


Moti, Bablu et Mimi, qui fait encore le pitre.

Dans la rue, nous sommes etonnes de voir des dessins sur les affiches electorales. Il y a, a cote du visage du candidat, soit un velo, une theillere, un canard ou une echelle ! On nous explique plus tard que ces dessins permettent aux personnes illetrees de se souvenir pour qui voter. Comme partout, on est pret a faire beaucoup de choses pour les populations... avant les elections.

Sana, nous presente un matin une de ses connaissances : un leader politique "underground" (chef de la mafia locale). Vous imaginez peut-etre un grand type costaud avec des lunettes noires et un costume trois pieces coupe italienne ! C'est ca sauf que celui-ci porte un "longui" - vetement masculin traditionnel - une piece de tissu nouee a taille comme une jupe longue... et un telephone mobile. Chef de la mafia locale, hein !
Il nous emmene sur une ile de sable deserte, a une heure de Pabna, avec quelques autres personnes inconnues. Ballades en barque puis pedestre agreables. Plus de deux heures apres, on se rend compte que Sana a du mal a le convaincre de nous laisser partir : le leader veut nous inviter pour la soiree. De son telephone, il fait venir par bateau un sac de mangue (les plus bonnes de not' vie ! Parole !), des beignets de legumes et de la boisson.
On dejeune. L'ambiance est bon enfant, on fait de la gym sur le sable. Encore plus tard, un autre bateau transporte sur l'ile 5 personnes dont 4 chanteurs (rien que pour nous). Concert dans les dunes... Irreel.
Sana parvient finalement a le persuader - la nuit tombe - et nous reprenons une barque pour rentrer. La seule ombre au tableau : les deux rickshaws que nous avions pris le matin nous ont attendu et Sana, qui avait negocie avec eux sans nous avertir, nous demande de payer la note assez salee (toutes proportions gardees). Nous payons sans lui cacher notre mecontentement, pour le principe.

De retour a Dhaka, Bablu (un associe d'Islam) et son ami Moti nous accompagnent pour aller chercher quelques DVD (110 takas le film, soit... moins de 2 euros !) et nous offrent quelques souvenirs. Avec eux, nous nous sentons plus a l'aise, car on semble mieux se comprendre. Nous esperons que Bablu pourra venir nous voir a Paris lors d'un voyage pour affaires prevu l'an prochain. Nous lui souhaitons bonne chance pour l'entreprise qu'il vient de creer et un JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!.
Le lendemain, c'est lui qui nous accompagnera a l'aeroport pour prendre notre avion, direction : Phnom Penh, au Cambodge !


Retrouvons-nous au forum pour discuter
Allez voir l'album photo