Le 30 octobre 2004 : ENFIN !! (paradoxalement, c'est en Australie que nous avons rencontre le plus de problemes pour mettre le site a jour ! Au prix de l'heure de connexion, c'est un comble.)

Avant de vous raconter notre voyage a travers la Malaisie et l'Indonesie (qui remonte a cet ete), on a un peu hesite, puis, finalement on va vous compter une histoire qui nous est restee en travers de la gorge.

[] Pigeons voyageurs
[] De la jungle malaisienne...
[] ... A la capitale, Kuala Lumpur
[] L'ile de Sumatra, en Indonesie
[] Les iles de Java et de Bali en famille
[] On met le frein, 3 pays en 3 mois

[] Pigeons voyageurs :
Quand on voyage loin, on est toujours un peu sur nos gardes. On ne tient pas a se faire rouler (normal). Mais quand en plus, on voyage longtemps, on est bien oblige de ne pas completement perdre sa qualite humaine en se fermant tout le temps. Digne d'un fait divers, l'histoire commence dans les rues de Bangkok, en Thailande. Une Francaise et sa petite fille accostent un couple de touristes.

Elle est en panique car son mari vient de se faire agresser a Pataya (petite ville de province) par 2 Thailandais armes d'un couteau alors qu'il etait au distributeur de billets. L'un deux s'est sauve avec tout l'argent et les papiers. Le mari s'est battu avec l'autre et l'a emmene au poste de police. La-bas, le Thailandais se dit avoir ete agresse sans raison par le Francais. Les policiers retiennent sa version et le laissent partir !

Les agents exigent du Francais une grosse somme pour ne pas entamer une procedure penale et le gardent au poste. La femme vient donc a Bangkok (la capitale) pour demander de l'aide au consulat qui ne peut que lui permettre de contacter sa banque en France et attendre un virement, celui-ci demande plusieurs jours et elle n'a que 24 heures pour payer. D'ou sa decision de faire la manche avec sa fille aupres des touristes pour liberer son mari.

Le couple ecoute puis appele le consulat avec la femme et la fillette. Au bout du fil, un homme leur confirme l'histoire et l'adresse en France de la femme. Ils decident alors de lui avancer la somme necessaire pour payer le scandaleux bakshish et de quoi vivre pendant 3 jours (jusqu'au paiement de sa banque). Elle leur signe une reconnaissance de dette et donne tous ses coordonnees avant de les quitter, visiblement soulagee.

 

Mais la voix au telephone
etait celle d'un complice,
l'histoire etait fausse,
la femme et la petite fille,
de veritables comediennes
et le couple de gentils pigeons...
c'etait nous !
(long soupir)

Des lianes enormes,
tordues au maximum.

Balade entre les arbres.

Habitation des Bateks.

[] De la jungle malaisienne... :
Apres l'ile de Koh Tao en Thailande, nous prenons le train (14 heures) vers la Malaisie. Nous passons la frontiere au matin sans probleme, et nous retrouvons a Kota Bahru. Nous voila de nouveau en pays musulman, et la plupart des femmes et jeunes filles portent le voile sur leurs vetements de type occidental. Comme la Thailande, le pays est avance economiquement, et occupe une place importante dans l'economie de la region. Beaucoup de produits en France proviennent d'ailleurs de Malaisie ou de Thailande.

La Malaisie s'etale sur une bande de terre qui s'avance dans l'ocean Atlantique. Sa position centrale en a fait un carrefour des cultures : on y rencontre des personnes originaires d'Inde, de Chine, de Thailande ou d'Indonesie. Nous restons a Kota Bahru, le temps de mettre le site a jour puis repartons.
Prochaine etape : le parc national "Taman Negara", au centre du pays, qui abrite une foret tropicale dont l'age se compte en milliers d'annees !

On s'installe dans un bungalow a l'entree du parc, et explorons en barque la riviere qui serpente au coeur de la jungle luxuriante. Nous empruntons des sentiers a la decouverte de nouvelles fleurs, d'arbres aux racines tentaculaires mesurant des dizaines de metres, des fougeres et bambous geants, des fourmis geantes, en fait tout est geant ici !

Une balade inoubliable sur un pont de liane perche a 50 metres du sol (c'est en fait un systeme de plusieurs ponts qui relient dix tres grands arbres), puis on visite l'un des derniers peuples de la foret, les Bateks, dont un membre nous montre comment chasser a la sarbacane et faire du feu avec des lianes. Cette visite nous laisse tout de meme perplexes, car le camp est tout petit et recoit la visite de nombreux touristes. C'est une des attractions les plus populaires du parc : quatre huttes en feuilles de palmiers tressees, des familles qui se cachent a notre approche, nous avons la nette impression que notre presence ne les interresse guere.

Notre guide nous explique qu'ils recoivent une partie de la somme demandee aux touristes, mais que les autres camps ne veulent pas recevoir de visite. Ca nous etonne. Quelle idee de vouloir vivre en paix chaque jour sans etre epies et par des centaines de regards et des appareils etrangers... franchement !

[] ... a la capitale, Kuala Lumpur :
N’ayant que 10 jours a passer en Malaisie, nous decidons de passer d’une extreme a l’autre : de la jungle a la capitale ultra-moderne de Kuala Lumpur, seulement a quelques heures de bus !
La capitale malaisienne est celle que nous avons prefere. Le melting pot culturel nous rappelle Paris.

Il fait bon deambuler dans les larges avenues. Il y a l'equivalent du metro et du RER parisien (en plus propre) ainsi qu'un monorail aerien. C'est en quelque sorte une vitrine de la richesse economique et culturelle du pays : Grattes-ciel a l’architecture stylisee, mosquees, palais d’anciens sultans, batiments coloniaux (les Portuguais, les Hollandais et les Anglais sont passes par la), jardins d’hibiscus et d'orchidees (superbe), quartiers “Little India” et “Chinatown”… nous passons 3 jours a sillonner la ville.

Le plus impressionnant et le plus connu : les “Petronas towers”, les 2 tours jumelles les plus hautes du monde (452 m), recouvertes d’acier avec un passerelle entre les deux tours. Nous les avons surnommees affectueusement les “Pas Trop Nazes Towers”. Les tours se retrecissent sur 5 niveaux, representant les 5 pilliers de l'Islam.

[] L'ile de Sumatra, en Indonesie :
Le Detroit de Melacca separe la Malaisie de l’Indonesie, et nous decidons de faire la traversee en bateau entre Melacca et Dumai. Pas d’embuches a part le retard et le changement de bateau en pleine mer (!), et nous arrivons en apres-midi a Dumai, ou la douane a quelques problemes pour nous delivrer un visa (un visa est indispensable pour entrer en Indonesie depuis trois mois seulement) : les douaniers partent avec nos passeports sur leur moto (grosse frayeur) et on nous dit de prendre un taxi pour les retrouver a l’office de l’immigration qui est quelque-part dans la ville !

Des enfants sur le chemin de l'ecole.

Des rizieres en terrasses.

De jeunes maries en tenu d'apparat.

La rafflesia.

La rafflesia de plus pres.

Une maison a l'architecture particuliere.

Le conducteur du taxi (surement un ami des douaniers), nous annonce un prix faramineux et on prefere y aller a pied !
Apres un temps qui nous parait tres long, nous obtenons les visas, et comme le bus pour Bukittinggi part dans 20 minutes, nous sommes obliges cette-fois-ci de le prendre, leur taxi. “Prenez les billets de bus a cette agence” nous dit le soit-disant guide de l’office de l’immigration. “Mais ce n’est pas la gare de bus ici !” - “Mais il n’y a pas de gare de bus !” nous repond-t-on. (soupir). Bien-sur, le billet est trois fois trop cher a cette agence, et nous n’avons ni informations, ni envie de rester une nuit ici. Donc, des negociations fermes commencent. On finit par reussir a diviser le prix du car par deux, et c’est tant mieux, car nous n’avions pas change assez d'argent et nous passerons les 14 heures de car qui nous attendent sans manger !

A Bukittinggi, après avoir attendu l’ouverture des banques, on devore un petit dej', et enfin on souffle et on regarde autour de nous. Cette petite ville est plaisante, entouree de petites montagnes et de rizieres. Nous allons y rester 4 jours et faire connaissance avec l’Indonesie.
Le niveau de vie est tres different ici, et nous savons que le pays subit toujours les consequences du krach boursier de 1997, qui a fait perdre a la monnaie nationale (la roupiah) plus de 80 % de sa valeur !
La sante economique du pays n’etait pas suffisante pour faire face a cette crise, et le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvrete est passé de 20 a 60 % !!

Nous sommes sur l’ile de Sumatra, qui est une partie du pays a la vegetation sauvage. Pres de Bukittinggi, fleurit la Rafflesia Arnoldi, la plus grande fleur du monde, qui peut depasser les 1 metre de circonference. Elle fleurit entre… fin aout et debut septembre, c’est a dire juste quand on y est !
Bon d’accord, le specimen que nous avons vu ne fait que 50 cm, mais c’est deja assez impressionnant. Elle ressemble a une fleur, de loin, mais est pleine de purtule et montre des pics peu engageant en son centre...
A la decouverte de la campagne environnante, la premiere chose qui nous frappe est la forme originale des habitations traditionnelles. Tout en bois, elles sont construites avec des poutres penchees vers l'exterieur et surmontees d'un toit fait de feuilles de palmier sechees. La forme de la toiture est incurvee avec de hautes extermites, ce qui lui donne l'aspect d'un navire.
Les toits plus recents concervent la meme forme mais sont faits en tole (imitant l'aspect de tuiles).

On peut aussi voir des habitations de style moins depaysant (pour nous). De nombreuses maisons sont entourees de tres beaux jardins fleuris. Les paysages ne manquent pas non plus de charme : les rizieres en terraces bien ordonnees contrastent avec la foret tropicale, le tout ponctue de cours d'eau etincelants sous le soleil... Nous sommes loin de l'agitation des grandes villes et pourvu que Sumatra garde son cote sauvage.

suite de la news