Le 2 février 2005 - L'Argentine

 

Carnet n° 26

Les carnets de voyage

Le voyage s'achève avec l'année 2004 !

 
 
 
     
     
 


Une fleur de cactus géant,
près du village
de Santa Rosa de Tastil.


Le lama du village
s'appelle Pépé.

[] Rendez-vous à Salta :
De retour dans un climat plus chaud, Mimi me fait découvrir la ville dans laquelle elle est depuis 10 jours. Loger dans une "casa familia", elle a amélioré son espagnol et même pris des cours à l'Alliance française. Pour fêter nos retrouvailles, nous nous offrons une belle balade à cheval dans un décor de forêt et de pâturages. Salta est au nord de l'Argentine et ici se termine la cordillère des Andes. Les hautes montagnes ont laissé place à un paysage vallonné. Le contraste culturel avec la Bolivie est saisissant.

On se croirait un peu dans un pays d'Europe du sud, et une grande majorité des habitants sont des descendants d'Espagnols. Mais il y a aussi des descendants d'Allemands, d'Italiens ou de Français, car des grandes vagues successives d'immigrants sont arrivées sur le sol Argentin jusqu'au milieu du 20ème siècle. Les Mapuche, qui peuplaient la région à l'origine, sont en très petit nombre et vivent principalement dans les zones montagneuses.

Juste avant notre départ vers Santa Fé, près de Buenos Aires, nous recevons un e-mail de Sylvaine Rémy, présidente de l'association Constellation. Elle nous indique qu'un atelier de peinture partenaire de l'association se trouve dans cette région. In extremis, nous changeons nos plans et nous dirigeons vers le petit village de Santa Rosa de Tastil, au nord vers les montagnes. Manque de chance, en arrivant là-bas, Elsa Veron, la responsable, est partie pour Salta où elle est professeur de peinture. Nous découvrons alors ce minuscule village de 11 personnes et les ruines alentours d'une ville pré inca.


     
 


Un atelier Contellation (peinture)
permet aux enfants d'apprendre
à peindre leur environnement
et leurs idées.


Une visite dans une des familles
du village.


Dans le musée tenu par l'artiste peintre, nous découvrons un xilophone en pierre !

[] Santa Rosa de Tastil : Le lendemain, Elsa arrive, et nous accueille à bras ouverts avec son mari, malgré le fait que nous n'avons pas pu la prévenir (il n'y a ici ni téléphone ni électricité). Elle nous fait visiter le petit musée qu'elle tient, présentant la culture des Mapuche, et des objets provenant du site archéologique dont seulement une petite partie a été fouillée.

Elsa est une artiste peintre de grand talent, qui réunit chaque semaine des enfants de l'école du village et les encourage à peindre en leur apprenant les techniques de base. Certains enfants doivent parcourir 5 kilomètres pour aller à l'école et la plupart font partie de familles de bergers. Le lendemain, elle en réunit quelques uns pour nous permettre de voir leur atelier à l'œuvre. Les enfants, de 3 à 10 ans, sont d'une grande créativité et savent déjà mélanger les couleurs. Ils sont ravis, c'est un grand plaisir de les voir s'exprimer artistiquement dans cet environnement défavorisé et isolé. On sent un grand amour dans la manière dont Elsa les guide dans leur réalisation, sans jamais imposer les formes ou les couleurs. Seul un thème directeur est proposé, et le reste sort de leur imagination.

Plus tard, elle nous emmène même voir avec eux des familles dans leurs maisons et nous raconte la vie du village. Nous la quittons avec regret, et elle nous confie les peintures des enfants que nous transmettrons en France, à Sylvaine Rémy, la présidente de l'association Constellation.


     
 


Une obélisque se dresse
sur la place du congrès.


Les cafés et restaurants
du quartier de La Boca (la bouche).


C'est une certitude :
les Argentins aiment la viande.


Nous tombons à pic
sur la semaine annuelle du tango argentin.


Démonstration de la technique
et de la grâce.

[] Un dernier tango à Buenos Aires : Nous prenons un bus pour Salta, puis un direct pour Buenos Aires, 13 millions d'habitants : on passe encore d'une extrême à l'autre ! Arrivés à la nuit, nous avons beaucoup de difficultés à trouver un hôtel pas cher et atterrissons dans une vieille bâtisse avec un dortoir pour nous seuls. Nous visitons le centre-ville, débordant de vie, élégant et riche en architecture, n'ayant rien à envier à de nombreuses villes européennes. Notre quartier préféré est San Telmo. Il ne manque pas de charme avec ses rues pavées, ses vieilles bâtisses à balcons et ses nombreux cafés.

Comme à Paris, les cafés et restaurants ont un rôle social important. D'ailleurs, certains endroits ressemblent à Montmartre ou au quartier latin. On en profite pour s'envoyer des assiettes de bœuf à la sauce tout en savourant un spectacle de tango, le tout à des prix imbattables ! Elégante et sensuelle, cette danse qui s'effectue à deux, est un pur produit de Buenos Aires, et a été créée par des immigrants européens. Le tango a bien sûr sa propre musique, représentée par des artistes comme Carlos Gardel ou Astor Piazzola.
Nous voilà enfin à cette dernière étape, après un voyage inoubliable de 14 mois, à travers 12 pays, réalisation d'un rêve à deux. A vrai dire, on a du mal à réaliser que nous rentrons dans quelques jours.

Comme pour s'en persuader, nous donnons rendez-vous aux élèves de l'école Charles Péguy à Colombes, pour un chat, une discussion via internet, l'avant-veille de notre départ. Un peu intimidés par le fait d'être "face à face" avec nos jeunes partenaires (qui se connectent sur ce site depuis septembre 2003), nous réalisons davantage ce que l'outil internet a parfois de magique.

Nous savourons les derniers moments de découverte. Fabrice assiste à une jam-session à l'européenne avec de bons musiciens de jazz grâce à une chanteuse Argentine rencontrée à Paris il y a deux ans, mais n'ose pas monter sur scène car cela fait un an et demi qu'il n'a pas joué de jazz avec un groupe. (1). Nous déambulons dans les rues, achetons des petits cadeaux pour les fêtes de fin d'année…

Nous allons retrouver ceux qui nous ont tant manqués, nos repères habituels et en profiter : aller au cinéma, manger du chocolat, ne plus porter de maison sur le dos, parler des heures avec nos amis, retrouver un certain confort… toutes ces choses qui n'ont que le mérite de faire partie de notre vie. Mais il subsiste une belle part d'inconnu : pas d'appartement, pas de travail et les amis qui nous qui se sont amusés à changer pendant notre absence...

Certaines choses ne changent heureusement pas, comme la gentillesse et le dévouement de la maman de Fabrice, qui nous aide à distance pour constituer le dossier de candidature à la bourse "Déclic Jeunes" de la Fondation de France. Plusieurs personnes, partenaires du projet ou non, vont spontanément nous apporter leur soutien afin que cette aventure trouve une fin "spectaculaire" (2) et constructive.


     
 


Paris !!!!


Pas mécontents d'être rentrés !

 

[] Bonnes résolutions pour 2005 :
Le didgeridoo australien, le charengo bolivien, la guitare, les 5 kilos de matériel technique, les sacs à dos de 16 et 17 kilos et nous ne sommes "Pas mécontents d'être rentrés !".
Buenos-Aires / Sao Paolo, Sao Paolo / Londres et Londres / Paris. Avant que l'avion n'atterrisse, le pilote nous souhaite la bienvenue en France - quel chouette type ! - et annonce du beau temps avec 4° au sol... QUATRE DEGRES !!!!!?????

Nous retrouvons nos familles avec un grand plaisir et passons des fêtes de fin d'année aussi chaleureuses qu'il fait froid dehors.
La catastrophe du tsunami qui meurtrie les populations asiatiques et touche le monde nous rappelle combien l'homme est petit par la taille et immense par son coeur, et au combien nous sommes chanceux de pouvoir dire que nous avons fait un voyage heureux.

Puis, nous nous mettons au travail : la newsletter sur l'Australie est enfin en ligne. Mais il est de saison de faire de bonnes résolutions, alors voici les nôtres :

(1) Pour Fabrice, se remettre à niveau en pratique de la musique et démarcher de nouveaux groupes pour faire des concerts.
Pour Mimi, s'inscrire dans plusieurs boîtes d'intérim pour obtenir de nouvelles missions en infographie.

(2) Créer et présenter notre spectacle de contes musicaux itinérant. Il sera basé sur les histoires entendus ou lus et sur les 4 continents. Nous utiliserons des instruments et des costumes rapportés du voyage.
Nous vous tiendrons bien sûr informés de cette dernière résolution par ce site ou par e-mail (cliquez sur contact pour nous donner votre e-mail si nous ne l'avons pas).


     
 

Visitez l'album photo de l'Argentine.

Mimi aura 30 ans dans une semaine... les voyages forment la jeunesse et les rencontres la conservent.

A bientôt sur d'autres routes... et merci.

Fabrice et Mimi