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Le 13 décembre 2004 - L'Australie |
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Carnet n° 23 |
Bonjour à tous ! |
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[] Darwin et le Kakadu National Parc : Ca y est ! Nous sommes au bout du monde ! Des notre arrivée, nous savons qu'il va falloir changer notre façon de penser la vie et le voyage : le niveau de vie (donc les prix) sont similaires à l'europe. A commencer par l'hébergement : il va maintenant falloir s'habituer aux lits en dortoir à 20 dollars australiens (12 euros) par personne, qui représentent la solution la moins chère. Comparés aux 4 euros pour une chambre double en Indonésie, ça nous fait tout drôle ! Notre budget ne nous permet pas d'aller souvent au restaurant, mais heureusement, les "backpackers accomodations" (équivalent des auberges de jeunesse) sont nombreux et toujours équipés de cuisines communes. On retrouve les joies de se faire soi-même la cuisine ! Entièrement dévastée par le cyclone Tracy en 1974, cette ville parait toute neuve, mais sans distinction architecturale. A quelques kilomètres commence le Kakadu National Parc, l'une des plus grandes réserves naturelles du pays (200 km sur 100), avec au sud, la Terre d'Arnhem, un territoire aborigène, hélas interdit à la visite individuelle. Les aborigènes vont s'avérer très difficiles d'accès pour nous, en particulier les communautés restées traditionnelles vivant dans des réserves où il est souvent interdit d'entrer. Dans la ville, nous rencontrons des aborigènes qui semblent souvent être en proie a l'alcool. Ca fait seulement 200 ans que ce peuple a été bouleverse par l'invasion des européens et ils n'ont apparemment pas réussi a s'adapter tout à fait a la vie à l'occidentale. Le chômage et l'alcool font des ravages. La Terre d'Arnhem est l'un des rares territoires cédés aux aborigènes, dont une petite partie peut ainsi préserver un mode de vie millénaire, en harmonie avec leurs traditions, leurs croyances et la nature... Pour visiter Kakadu sans véhicule personnel, nous navons pas beaucoup de solutions car le parc est très étendu. Des dizaines de tours opérateurs proposent des visites en 4x4 de 1 a 7 jours a des prix exorbitants. Apres une longue hésitation, nous optons quand même pour un tour de 2 jours. 280 dollars chacun (173 euros) ! Nous avons du mal a imaginer quil sagit de notre budget pour vivre et visiter pendant 3 semaines dans un des pays précédents. Nous partons avec 2 Australiens, 3 Japonais et 2 Allemands dans un 4x4 dont le conducteur fait guide et cuistot Si un australien vous dit que quelque chose nest pas loin, attendez-vous à quelques heures de transport. Mais sil vous dit que cest loin et quun 4x4 peut avoir du mal à passer, attendez-vous au pire ! En 2 jours de visite, nous passons 1 jour et demi dans la voiture dont quelques longues heures a sauter dans tous les sens comme des kangourous. Le parc est magnifique : des forêts, des grandes formations rocheuses, des chutes deau, des billabongs (points deau ou marécages) et des oiseaux a foison. Nous ne verrons pas beaucoup dautres animaux, a part lors dune ballade sur un fleuve en bateau pour faire sauter des crocodiles à laide dun morceau de viande accroché a un bâton ! Au cur du parc se trouvent des peintures rupestres sacrées. De nombreux lieux sont inaccessibles aux non-aborigènes, mais nous visitons l'un des plus importants, Nourlangie, ouvert aux visiteurs. Ce lieu est un endroit hautement symbolique : la culture étant orale, ces peintures (qui ont parfois 20 000 ans) sont leurs seules références visuelles historiques. Elles sont des témoignages vivants également car certaines peintures sont récentes (jusqu'aux années 80). Les personnages représentés sur ces peintures sont issus du "Dreamtime", temps anciens où les esprits ont créé le monde actuel. Ces esprits prenaient toutes sortes de formes et avaient un comportement humain. Sujets au vieillissement, ils ont disparu, mais subsistent éternellement en tant que forces surnaturelles, influant sur les éléments et insufflant la vie aux nouveaux-nés. Ces esprits ancêtres sont toujours liés à des lieux précis, qu'ils ont parcourus et façonnés, et chaque être humain est lié aux ancêtres appartenant aux lieux où il est né. Les peintures rupestres représentent ces esprits et temoignent du lien qu'ils ont avec les lieux. Comme vous l'aurez sûrement deviné, la cosmogonie aborigène est très difficile à comprendre pour nous, et les explications perdent beaucoup de leur sens et de leur beauté après traduction, sortis de leur contexte. Il n'empêche que cette culture recèle une grande richesse, même pour les non spécialistes, en particulier dans les contes, les mythes et les légendes. Arrivés au soir, nous installons le campement et notre guide nous prépare de la viande de kangourou avec des saucisses au crocodile ! Curieusement, le kangourou sent un peu le poisson, mais a un goût très fin. Le crocodile se rapprocherait peut-être du poulet en tous cas, c'est su-per-bon !! Apres manger, on emprunte un didgeridu dun camp voisin, et nous soufflons dedans pour la première fois, presque sans sortir un son. Fabrice préfère emprunter une guitare et tout le monde pousse la chansonnette et on sauf Mimi bien sur, se rince le gosier a la vodka. Le lendemain sera consacré à la visite des Twin et Jim jim falls, deux endroits reculés avec des chutes deau au milieu de canyons. Laccès, laborieux, se fera par des pistes limite praticables en 4x4, mais les lieux sont superbes. En rentrant le soir bien fatigués, nous constatons que le parc est certes superbe, les autres équipiers très sympas, mais les heures de transport et surtout le prix nous ont laissé un goût amer. Si cétait a refaire, ce serait seuls en louant une voiture. Lennui cest quil faut un permis de conduire international et quil fallait le faire en France !
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[] Katherine sous le soleil : Après l'expérience de Kakadu, Katherine est ce qu'il nous fallait : une petite ville tranquille proche de Darwin (selon le standard australien) et peu touristique. De plus, la communauté aborigène y est nombreuse et réputée pour ses productions d'art et d'artisanat traditionnels. A la fin des années 80, les Australiens blancs commencèrent a s'y intéresser, et a en apprécier les qualités artistiques (surtout les peintures). Il s'ensuivit un engouement mondial pour toutes les productions aborigènes, qui sont nombreuses : peintures sur écorce d'arbre ou sur lin de nombreux genres selon les tribus, didgeridus, boomerangs, totems, boucliers, armes, sculptures... cette reconnaissance a permis à leur culture de revivre, et à une petite partie de la communauté d'accéder a de meilleures conditions de vie tout en développant leur art. Merci pour eux. Une autre découverte nous attend ici : la "School of the air". Non, ce n'est pas une école d'aviation, c'est une école primaire normale, sauf que les cours se font par... radio ! Les communautés et villages sont tellement éloignes entre eux que le service public a invente ce système, unique au monde, dans les années 60. Il fonctionne toujours et donne accès a l'éducation a plus de 200 élèves avec 17 professeurs. Il y a également une autre "School of the air" à Alice Springs, et ce système couvre tout le centre, le nord, et même jusqu'en Indonésie ! Et ça marche, puisque les résultats sont meilleurs que dans les écoles normales. Etonnant non ? |
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[] Alice Spring, le boycott : Cette bourgade se trouve quasiment au centre géographique du pays, dans le Red Center, cette grande zone aride, voire désertique (la majeure partie de la population vit sur la cote est). Alice Springs est connue parce qu'elle sert de base à la visite du fameux site d'Uluru (Ayers Rock), un immense monolithe de 348 mètres de haut et près de 10 kilomètres de circonférence (tout simplement le plus grand du monde), plante au milieu de nulle part. Ce rocher mystérieux est bien-sur un site sacre pour les tribus aborigènes Anangu de la région, et l'escalader va a l'encontre de leurs lois tribales. Ce qui nempêche pas les visiteurs de le faire. En fait, Uluru est le symbole le plus connu de l'Australie après les kangourous et le boomerang, et c'est pour cela que nous ne le visiterons pas. C'est ce que l'on appelle un "boycott", donc vous n'en verrez aucune photo. Nous ne tenons pas toujours a voir l'"incontournable" et ça fait du bien de temps en temps (surtout pour le porte-monnaie a vrai dire). A la place, nous louons deux VTT et partons a l'assaut des Mac Donnel Ranges. Une superbe ballade dans les steppes au bord de cette petite chaîne de montagnes nous vaudra de voir de magnifiques paysages, la tombe de John Flynn, le fondateur des "Flying doctors" (docteurs volants fournissant un accès aux services médicaux sur une zone de la taille de plusieurs pays d'Europe depuis 1928), une jolie gorge abritant un trou d'eau, des wallabies (petits kangourous), et un beau coup de soleil pour Fabrice ! |
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[] Cairns et Kuranda : En 2 heures davion, nous voilà à Cairns, la capitale des backpackers, cest a dire des voyageurs avec sac a dos (un peu comme nous quoi). En fait, cette ville na pas un intérêt exceptionnel, mais cest le point de chute de tous les voyageurs se rendant sur la cote entourée dîles, dune grande barrière de corail et de la seule forêt tropicale du pays-continent. Nous préférons aller a Kuranda, un village installe au milieu de la forêt tropicale. Nous traversons en train un magnifique paysage de montagnes, de jungle et de rivières, tellement différent du "Red Center". Nous passons 2 demi-journées avec lui à parler didge, culture aborigène et Australie. On essaye de nombreux didges et on se rend compte que celui quon a acheté est médiocre et ne respecte pas les règles de lart. Cest ce quon appelle un didgeridont, cest à dire un objet vite et mal fait par des non-aborigènes, a peine plus que pour décorer. Nayant pas lintention de revenir de sitôt en Australie et commençant a être mordus par le virus du didge, nous décidons den acheter un autre, et cette fois-ci un vrai ! Nous apprenons aussi que les aborigènes ne perçoivent que 10 % des bénéfices réalisés par les ventes dobjets aborigènes, ce qui est un comble ! Espérons quune loi va leur permettre de se défendre contre ceux qui senrichissent en exploitant leur culture sans la respecter. |
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Rendez-vous pour les ultimes carnets de Terre de Jade, avec le Chili, la Bolivie et l'Argentine, que nous devrons rédiger de France, car nous rentrons le... 18 décembre ! Fabrice et Mimi
Visitez l'album photo de l'Australie et lisez la suite de nos aventures dans le prochain carnet de voyage : "Australia by road". |
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