Le 13 decembre
2004 : Un
peu fatigues, pas a jour du tout, mais completement heureux...
L'Australie,
en plus d'etre l'un des pays les plus eloignes dans l'imaginaire francais, c'est
aussi LE PAYS des kangourous, des koalas, des emus,
du boomerang, du didjeridoo, de l'opera de Sydney, des montagnes rouges, des surfeurs
bronzes et DES ABORIGENES...
Il y a encore 300 ans, l'Australie etait peuplee d'hommes
a la peau foncee, aux cheveux frises et qui vivaient en harmonie totale avec la
nature depuis... au moins 20 000 ans... En 1770, un navire britannique debarqua,
constata la presence des premiers natifs et declara l'endroit "terre britannique"
! Pendant presque un siecle, 168 000 bagnards europeens furent deportes vers
l'ile qui comptait 300 000 Aborigenes. La moitie des Aborigenes moururent des
maladies apportees sur l'ile et beaucoup d'autres furent tues. Le
malaise qui pese autour de ce genocide fait partie de l'Histoire des nouveaux
Australiens mais n'empeche pas les dirigeants actuels de continuer a exploiter
les ressources du pays (et le commerce autour de la culture aborigene) sans se
soucier de l'importance spirituelle que la nature represente pour le peuple aborigene.
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Darwin
et le Kakadu National Parc []
Katherine
sous le soleil []
Alice
Spring, le boycott []
Cairns
et Kuranda []
Adelaide
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D'Adelaide
a Sydney, en voiture-hotel
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On
roule a gauche
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Sydney,
la plus belle baie du monde |
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Darwin et le Kakadu National Parc :
Ca y est ! Nous sommes au bout du monde ! Et c'est
bien la première impression que l'on a lors de notre arrivée dans
cette petite ville tranquille a 5 heures du matin. Cette ville se trouve à
l'extrême nord du pays, et c'est la ville la plus proche de Bali, que nous
venons de quitter. Le temps est tropical, mais déjà nettement moins
chaud et humide qu'en Indonésie. L'une des premières choses qui
nous frappent ici est l'organisation de la vie, la propreté et la tranquillité.
Tout est bien ordonné, réglementé... ce qui témoigne
de la richesse économique du pays mais également de sa culture anglo-saxonne. |
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Un coucher de soleil
sur une plage de Darwin.
Au musee, nous rencontrons
"Sweet heart" un crocodile empaille de 5 metres.
Notre viree dans
le parc du Kakadu.
Fabrice essaie un
nouveau collier.
Les crocos du fleuve
recoivent tellement de visiteurs qu'ils boudent les morceaux de viande.
Des oiseaux se reunissent
autour d'un "billabong", point d'eau.
C'est le genre de panneau
qu'il vaut mieux ne pas manquer.
Meme si on meurt
d'envie de se rafraichir.
Des peintures rupestres
parlent du temps du reve, cher aux Aborigenes.
Allez ! c'etait
pas mal !
| | Des
notre arrivée, nous savons qu'il va falloir changer notre façon
de penser la vie et le voyage : le niveau de vie (donc les prix) sont similaires
à l'europe. A commencer par l'hébergement : il va maintenant falloir
s'habituer aux lits en dortoir à 20 dollars australiens (12 euros) par
personne, qui représentent la solution la moins chère. Comparés
aux 4 euros pour une chambre double en Indonésie, ça nous fait tout
drôle ! Notre budget ne nous permet pas d'aller souvent au restaurant, mais
heureusement, les "backpackers accomodations" (équivalent des
auberges de jeunesse) sont nombreux et toujours équipés de cuisines
communes. On retrouve les joies de se faire soi-même la cuisine ! Entièrement
dévastée par le cyclone Tracy en 1974, cette ville parait toute
neuve, mais sans distinction architecturale. A quelques kilomètres commence
le Kakadu National Parc, l'une des plus grandes réserves naturelles du
pays (200 km sur 100), avec au sud, la Terre d'Arnhem, un territoire aborigène,
hélas interdit à la visite individuelle. Les aborigènes vont
s'avérer très difficiles d'accès pour nous, en particulier
les communautés restées traditionnelles vivant dans des réserves
où il est souvent interdit d'entrer. Dans la ville, nous rencontrons des
aborigènes qui semblent souvent être en proie a l'alcool. Ca fait
seulement 200 ans que ce peuple a été bouleverse par l'invasion
des européens et ils n'ont apparemment pas réussi a s'adapter tout
à fait a la vie à l'occidentale. Le chômage et l'alcool font
des ravages. La Terre d'Arnhem est l'un des rares territoires cédés
aux aborigènes, dont une petite partie peut ainsi préserver un mode
de vie millénaire, en harmonie avec leurs traditions, leurs croyances et
la nature... Pour
visiter Kakadu sans véhicule personnel, nous navons pas beaucoup
de solutions car le parc est très étendu. Des dizaines de tours
opérateurs proposent des visites en 4x4 de 1 a 7 jours a des prix exorbitants.
Apres une longue hésitation, nous optons quand même pour un tour
de 2 jours. 280 dollars chacun (173 euros) ! Nous avons du mal a imaginer quil
sagit de notre budget pour vivre et visiter pendant 3 semaines dans un des
pays précédents. Nous
partons avec 2 Australiens, 3 Japonais et 2 Allemands dans un 4x4 dont le conducteur
fait guide et cuistot
Si un australien vous dit que quelque chose nest
pas loin, attendez-vous à quelques heures de transport. Mais sil
vous dit que cest loin et quun 4x4 peut avoir du mal à passer,
attendez-vous au pire ! En 2 jours de visite, nous passons 1 jour et demi dans
la voiture dont quelques longues heures a sauter dans tous les sens comme des
kangourous. Le parc est magnifique : des forêts, des grandes formations
rocheuses, des chutes deau, des billabongs (points deau ou marécages)
et des oiseaux a foison. Nous ne verrons pas beaucoup dautres animaux, a
part lors dune ballade sur un fleuve en bateau pour faire sauter des crocodiles
à laide dun morceau de viande accroché a un bâton
! Au
cur du parc se trouvent des peintures rupestres sacrées. De nombreux
lieux sont inaccessibles aux non-aborigènes, mais nous visitons l'un des
plus importants, Nourlangie, ouvert aux visiteurs. Ce lieu est un endroit hautement
symbolique : la culture étant orale, ces peintures (qui ont parfois 20
000 ans) sont leurs seules références visuelles historiques. Elles
sont des témoignages vivants également car certaines peintures sont
récentes (jusqu'aux années 80). Les personnages représentés
sur ces peintures sont issus du "Dreamtime", temps anciens où
les esprits ont créé le monde actuel. Ces esprits prenaient toutes
sortes de formes et avaient un comportement humain. Sujets au vieillissement,
ils ont disparu, mais subsistent éternellement en tant que forces surnaturelles,
influant sur les éléments et insufflant la vie aux nouveaux-nés.
Ces
esprits ancêtres sont toujours liés à des lieux précis,
qu'ils ont parcourus et façonnés, et chaque être humain est
lié aux ancêtres appartenant aux lieux où il est né.
Les peintures rupestres représentent ces esprits et temoignent du lien
qu'ils ont avec les lieux. Comme vous l'aurez sûrement deviné, la
cosmogonie aborigène est très difficile à comprendre pour
nous, et les explications perdent beaucoup de leur sens et de leur beauté
après traduction, sortis de leur contexte. Il n'empêche que cette
culture recèle une grande richesse, même pour les non spécialistes,
en particulier dans les contes, les mythes et les légendes. Arrivés
au soir, nous installons le campement et notre guide nous prépare de la
viande de kangourou avec des saucisses au crocodile ! Curieusement, le kangourou
sent un peu le poisson, mais a un goût très fin. Le crocodile se
rapprocherait peut-être du poulet
en tous cas, c'est su-per-bon !!
Apres manger, on emprunte un didgeridu dun camp voisin, et nous soufflons
dedans pour la première fois, presque sans sortir un son. Fabrice préfère
emprunter une guitare et tout le monde pousse la chansonnette et on
sauf
Mimi bien sur, se rince le gosier a la vodka. Le lendemain sera consacré
à la visite des Twin et Jim jim falls, deux endroits reculés avec
des chutes deau au milieu de canyons. Laccès, laborieux, se
fera par des pistes limite praticables en 4x4, mais les lieux sont superbes. En
rentrant le soir bien fatigués, nous constatons que le parc est certes
superbe, les autres équipiers très sympas, mais les heures de transport
et surtout le prix nous ont laissé un goût amer. Si cétait
a refaire, ce serait seuls en louant une voiture. Lennui cest quil
faut un permis de conduire international et quil fallait le faire en France
! Avant de repartir, nous consacrons un bon moment à visiter le musée
de Darwin, avec une section consacrée a lart aborigène (avec
des oeuvres superbes et poignantes evoquant leur interaction avec les europeens),
et une section nature avec des espèces danimaux hallucinantes dont
on ne soupçonnait parfois pas lexistence.
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Katherine sous
le soleil : Après l'expérience de Kakadu, Katherine est
ce qu'il nous fallait : une petite ville tranquille proche de Darwin (selon le
standard australien) et peu touristique. De plus, la communauté aborigène
y est nombreuse et réputée pour ses productions d'art et d'artisanat
traditionnels. A la fin des années 80, les Australiens blancs commencèrent
a s'y intéresser, et a en apprécier les qualités artistiques
(surtout les peintures). | |
Comme dans chaque
ville, les commerces de didgeridoo se concurencent.
Les membres de la
communaute aborigene ont un autre souci : l'alcoolisme et ses ravages.
La classe par la
radio, c'est original et ca marche !
Le materiel scolaire
est envoye a domicile.
| | Il
s'ensuivit un engouement mondial pour toutes les productions aborigènes,
qui sont nombreuses : peintures sur écorce d'arbre ou sur lin de nombreux
genres selon les tribus, didgeridus, boomerangs, totems, boucliers, armes, sculptures...
cette reconnaissance a permis à leur culture de revivre, et à une
petite partie de la communauté d'accéder a de meilleures conditions
de vie tout en développant leur art. Merci pour eux. Nous nous installons
dans une petite auberge roots pour nous reposer : ça fait décidément
trop longtemps qu'on ne s'est pas posés quelque part sans rien faire. De
toutes façons, en après-midi, on ne peut rien faire : il fait 30
degrés a l'ombre ! On n'avait pas vécu une telle chaleur depuis
l'Inde. Nous y rencontrons une Fidjienne, un Coréen, des Français,
Belges, Suisses... Par chance, il y a aussi d'excellents joueurs de didgeridu,
Japonais et Hollandais. Nous commençons a nous familiariser avec cet instrument
millénaire et ses fonctions chez les aborigènes, a savoir principalement
des fonctions d'accompagnement des cérémonies et des danses. Avec
nous, ça fait prout, avec eux, ça raconte une histoire. Décidément,
il nous en faut un ! Une
autre découverte nous attend ici : la "School of the air". Non,
ce n'est pas une école d'aviation, c'est une école primaire normale,
sauf que les cours se font par... radio ! Les communautés et villages sont
tellement éloignes entre eux que le service public a invente ce système,
unique au monde, dans les années 60. Il fonctionne toujours et donne accès
a l'éducation a plus de 200 élèves avec 17 professeurs. Il
y a également une autre "School of the air" à Alice Springs,
et ce système couvre tout le centre, le nord, et même jusqu'en Indonésie
! Et ça marche, puisque les résultats sont meilleurs que dans les
écoles normales. Etonnant non ? Apres 5 jours relax, nous quittons
l'endroit avec regret et achetons un didgeridu à l'arrache, juste avant
de sauter dans le bus pour Alice Springs. Nous verrons par la suite a nos dépends
qu'on aurait mieux fait de s'abstenir... | |
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Alice Spring,
le boycott : Cette bourgade se trouve quasiment
au centre géographique du pays, dans le Red Center, cette grande zone aride,
voire désertique (la majeure partie de la population vit sur la cote est).
Alice Springs est connue parce qu'elle sert de base à la visite du fameux
site d'Uluru (Ayers Rock), un immense monolithe de 348 mètres de haut et
près de 10 kilomètres de circonférence (tout simplement le
plus grand du monde), plante au milieu de nulle part. |
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Des femmes executent
une danse traditionnelle lors d'un rassemblement.
Mimi, a peine reconnaisable
en velo avec notre didgeridoo et un pareo contre les mouches.
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Ce
rocher mystérieux est bien-sur un site sacre pour les tribus aborigènes
Anangu de la région, et l'escalader va a l'encontre de leurs lois tribales.
Ce qui nempêche pas les visiteurs de le faire. En fait, Uluru est
le symbole le plus connu de l'Australie après les kangourous et le boomerang,
et c'est pour cela que nous ne le visiterons pas. C'est ce que l'on appelle un
"boycott", donc vous n'en verrez aucune photo. Nous ne tenons pas toujours
a voir l'"incontournable" et ça fait du bien de temps en temps
(surtout pour le porte-monnaie a vrai dire). A
la place, nous louons deux VTT et partons a l'assaut des Mac Donnel Ranges.
Une superbe ballade dans les steppes au bord de cette petite chaîne de montagnes
nous vaudra de voir de magnifiques paysages, la tombe de John Flynn, le
fondateur des "Flying doctors" (docteurs volants fournissant un accès
aux services médicaux sur une zone de la taille de plusieurs pays d'Europe
depuis 1928), une jolie gorge abritant un trou d'eau, des wallabies (petits kangourous),
et un beau coup de soleil pour Fabrice ! Cétait
mieux que Kakadu, na ! | |
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Cairns et Kuranda
: En
2 heures davion, nous voilà à Cairns, la capitale des backpackers,
cest a dire des voyageurs avec sac a dos (un peu comme nous quoi). En fait,
cette ville na pas un intérêt exceptionnel, mais cest
le point de chute de tous les voyageurs se rendant sur la cote entourée
dîles, dune grande barrière de corail et de la seule
forêt tropicale du pays-continent. Nous préférons aller a
Kuranda, un village installe au milieu de la forêt tropicale. |
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Un fabricant et
vendeur de boomerangs.
Jimmy, un Francais
qui travaille pour la communaute aborigene et nous joue un didg enorme !
Un amour de piou-piou,
selon Mimi, experte en oiseaux.
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Nous traversons
en train un magnifique paysage de montagnes, de jungle et de rivières,
tellement différent du "Red Center". Dans cette atmosphère
tranquille, nous rencontrons Jimmy, vendeur de didgeridus au marche artisanal.
Il connaît très bien son domaine et la différence avec la
plupart des magasins dobjets aborigènes rencontrés jusquici,
cest que celui-ci appartient à la communauté aborigène
locale. Jimmy est un passionne de didge et de culture aborigène.
Il vit ici depuis 12 ans mais est né a Madagascar puis a vécu en
France (son vrai prénom est Jean-michel). Nous parlons donc en francais,
ce qui nous arrange ! Nous
passons 2 demi-journées avec lui à parler didge, culture aborigène
et Australie. On essaye de nombreux didges et on se rend compte que celui quon
a acheté est médiocre et ne respecte pas les règles de lart.
Cest ce quon appelle un didgeridont, cest à dire
un objet vite et mal fait par des non-aborigènes, a peine plus que pour
décorer. Nayant pas lintention de revenir de sitôt en
Australie et commençant a être mordus par le virus du didge, nous
décidons den acheter un autre, et cette fois-ci un vrai ! Nous
apprenons aussi que les aborigènes ne perçoivent que 10 % des bénéfices
réalisés par les ventes dobjets aborigènes, ce qui
est un comble ! Espérons quune loi va leur permettre de se défendre
contre ceux qui senrichissent en exploitant leur culture sans la respecter.
A Kuranda, nous passons aussi de bons moments dans une grande bâtisse
en bois transformée en auberge, a faire la fête et rencontrer des
voyageurs : Christi, une fille des îles Salomon, des Australiens,
et bien-sur, des Japonais ! Apres 2 jours passes (perdus) a Port Douglas,
une station balnéaire a laquelle nous ne trouvons aucun charme, il est
temps de prendre l'avion, direction le sud ! | | | |
Le drapeau officiel
aborigene : noir pour peuple, jaune pour le soleil et rouge pour la terre | |
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